L’antagonisme de ces deux communautés est-il aussi observable d’un point de vue géographique ?
Comment se répartissent ces deux communautés dans Londres ?
Intérêt de l’étude de la répartition spatiale de ces deux communautés
Après avoir esquissé des pistes de recherche sur la manière dont ces critiques écrivent et sur leurs préférences esthétiques, nous voulions savoir si nous pouvions également observer des disparités au niveau spatial. La question directrice de cette partie était la suivante : « Les positions antagonistes de ces deux communautés se reflètent-elles aussi sur un plan géographique ? » La capacité d’accueil d’une salle de spectacle, ses subventions, sa localisation mais aussi sa popularité conditionnent la programmation des spectacles. Le Royal Court Theatre ne produit pas les mêmes dramaturges que les petits théâtres des banlieues de Londres par exemple. Le choix des lieux dans lesquels se rendent ces deux communautés nous renseigne donc sur le type de théâtre qu’elles mettent en valeur.
Quels outils numériques pour répondre à cette question ?
Pour répondre à cette question, nous avons passé plusieurs heures à corriger et à ajouter la localisation des théâtres dans notre base de données. Une fois cette étape de nettoyage terminée, il fallait récupérer automatiquement les coordonnées géographiques (longitude et latitude) de chacun des lieux. Il fallait ensuite sélectionner une carte de Londres sur la plateforme OpenStreetMap afin de placer automatiquement ces différents lieux de spectacles. Ces cartes numériques terminées, il ne restait plus qu’à adapter la taille, la forme et la couleur des points en fonction du nombre de critiques qui avaient été écrites dans chacun de ces lieux.
Quelles conclusions en tirer pour le moment ?
Les résultats prouvent que les auteurs de ces deux corpus ne se rendent pas dans les mêmes salles de spectacles, ce qui confirme l’hypothèse qu’ils écrivent une Histoire de la scène londonienne différente. Premièrement, le nombre de théâtres diverge d’un corpus à l’autre. Tandis que l’on peut compter 210 théâtres différents dans le corpus I, il y en a 2 fois plus dans le corpus II (446 théâtres). Les critiques numériques se rendent donc davantage dans de plus petits théâtres qui sont moins connus du grand public.
La carte numérique est parlante à ce propos. Au contraire de la critique journalistique, les points représentant la critique numérique ne se concentrent pas uniquement au centre de Londres, mais également dans ses périphéries. Nous pouvons supposer que ces lieux proposent d’autres types de représentations théâtrales qui s’éloignent du canon littéraire anglais et qui mettent à l’honneur des voix marginales. Cette première expérience permet ainsi de déduire que les blogueurs.euses couvrent un champ de théâtres plus large, et mettent à l’honneur une culture plus diversifiée.
Quelques chiffres
Explorez la critique journalistique et numérique à travers les lieux qu’ils.elles visitent !